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Du haut de la flèche
de l'Hôtel de Ville de Bruxelles, saint Michel terrassant le dragon
embrasse du regard toute la capitale. Il est sans doute le seul à
pouvoir ainsi dominer la cité. L'étendue, la complexité,
la diversité et le poids mais aussi l'attrait de cette commune,
par ailleurs capitale fédérale et européenne, empêchent
de fait la concentration du pouvoir aux mains d'un seul homme.
Ce n'est un secret
pour personne : à la Ville, chaque échevin est patron de
son département. Une règle valable sous l'ancienne majorité
du bourgmestre libéral François-Xavier de Donnea et toujours
d'application sous le règne du maïeur socialiste Freddy Thielemans.
Lors de ses séances, le collège passe en revue 400 à
500 points. Il est impossible d'éplucher chaque dossier en détail.
Il faut bien faire confiance à l'échevin en charge du dossier,
constate, un ex-échevin, aujourd'hui renvoyé sur les bancs
de l'opposition. La règle de la collégialité prévaut.
Il n'empêche
qu'au sein de l'actuel collège rouge-vert-orange, il y en a certains
qui sont davantage patrons que d'autres
Les grandes décisions
qui engagent l'avenir politique de la Ville sont prises en « kern
», un noyau restreint comme il en existe un au gouvernement fédéral.
Ses membres ? Il rassemble les chefs de file des partis de la majorité
: le bourgmestre socialiste Freddy Thielemans, l'échevin Ecolo
Henri Simons, l'échevin CDH Georges Dallemagne et, en appui extérieur,
le président du CPAS, Yvan Mayeur (PS), autre homme fort de l'actuelle
majorité. Mais au sein de ce très officiel « kern
», l'axe Thielemans-Mayeur-Simons, en fait les signataires de l'accord
de majorité conclu au lendemain des élections communales
d'octobre 2000, domine très nettement.
Ceci n'exclut pas
pour autant que de « jeunes » échevins, nouveaux venus
au collège, s'affirment. Au PS, c'est le cas de Faouzia Hariche,
première échevine issue de l'immigration. Elle a hérité,
en cours de mandat, du très prisé échevinat de l'Instruction
publique. Son ascension obscurcit le ciel de Carine Vyghen, autre échevine
PS, tombée en disgrâce, depuis que le bourgmestre lui a repris
les Finances. Chez les Ecolos, Marie-Paule Mathias et Philippe Decloux
prennent du poids, tout comme Bruno De Lille, chez Groen !
Assis à la
table du collège, dans son ombre, Marc Frère, le secrétaire
communal (et ex-receveur), éclaire de sa compétence technique
les décisions politiques. Il est le gardien de la légalité,
explique l'un des membres du « kern ». Et compte tenu de son
passé de receveur communal, il fait parfois comprendre à
certains échevins qu'il est temps de resserrer les cordons de leur
bourse. Marc Frère n'est pas le seul fonctionnaire qui compte à
la Ville. Jean Brédart veille sur l'Urbanisme, Jean-Pierre Demeure
dessine les plans du département Architecture et, jusqu'il y a
peu, Monique Verrept dirigeait en maître l'Instruction publique.
Ils sont véritablement la mémoire des dossiers, pour reprendre
l'expression d'un conseiller communal. Quant au commissaire en chef, Roland
Van Reusel, il est un allié privilégié du bourgmestre,
avec qui il entretient des liens étroits. Ce qui n'est pas le cas
de tous les membres du collège. Mieux vaut ne pas déplaire
au commissaire en chef, sous peine de voir son dossier oublié au
fond d'un tiroir, soupire un échevin.
Fait nouveau depuis
l'avènement de la nouvelle majorité, l'importance croissante
des chefs de cabinets. Si Freddy Thielemans trace les grandes lignes de
sa politique, c'est Philippe Close qui est chargé de les concrétiser.
Ils sont nombreux (dans la majorité comme l'opposition) à
louer sa disponibilité, sa connaissance des dossiers et sa capacité
de négociation. Il rencontre régulièrement pour des
réunions de travail préparatoires au « kern » Dirk Van Asbroeck, le chef de cabinet d'Henri Simons, et Christian Lamouline,
le chef de cabinet de Georges Dallemagne.
Au-delà du
pouvoir communal stricto sensu, la Ville est soumise à une myriade
de lobbies. A commencer par celui de sa tutelle : la Région. La
rivalité entre les deux institutions est historique. Et dépasse
de loin la rancur personnelle de l'ex-ministre-président
de la Région François-Xavier de Donnea, chassé du
fauteuil mayoral par la nouvelle majorité. Pour preuve, son successeur
Daniel Ducarme à peine installé aux commandes régionales,
a cassé les modifications budgétaires introduites par la
Ville. Jalousie ? Lorsque le bourgmestre Thielemans, jouissant du don
des langues, reçoit, dans leur idiome, les hôtes étrangers
de marque sous les ors de l'Hôtel de Ville, il fait pâlir
d'envie n'importe quel ministre-président, désespérément
à la recherche d'un symbole fort pour immortaliser son institution.
Plus fondamentalement sans doute, le pouvoir réel du bourgmestre
(et de sa police, fût-elle organisée en zone) ou des échevins
bruxellois dépasse de loin celui d'un ministre régional
De quoi créer certaines frustrations.
Historique aussi,
la tradition laïque de la Ville. Bien au-delà du phénomène
de la franc-maçonnerie et de liens privilégiés entre
membres de la loge, il existe deux bastions, intouchables, de la laïcité
: l'enseignement et les hôpitaux. Il est impensable en effet qu'un
CDH devienne un jour président d'un hôpital public, reconnaît
un membre du collège. Les liens avec l'Université Libre
de Bruxelles font par ailleurs l'objet de multiples conventions officielles
avec la Ville ou le CPAS. Mais le sectarisme n'est pas de mise partout.
La nomination du nouveau secrétaire communal, Marc Frère,
pourtant étiqueté CDH, n'a soulevé aucune objection.
Dans une capitale,
fédérale mais aussi européenne, la spéculation
immobilière joue un rôle non négligeable. Mais il
est bien fini le temps où l'échevin de l'Urbanisme bruxellois,
(à l'époque Michel Demaret), se faisait ironiquement surnommer
« Monsieur 10 % ». Autres temps, autres murs, les représentants
des habitants ont aussi davantage l'oreille de l'échevin de l'Urbanisme,
par le biais d'Inter-Environnement Bruxelles, par exemple.
L'intégrité
de l'échevin Simons n'est pas contestée. Et puis le contexte
a changé, explique l'un des chefs de cabinet. Le mot « promoteur
» est presque devenu un gros mot ! Les groupes immobiliers se sont
mondialisés. La corruption, comme on a pu la connaître autrefois,
n'est plus de mise.
Ce qui n'empêche
pas les rencontres avec des personnalités reconnues sur la place
tel un Charlie de Pauw ou un Jean Thomas. Les discussions sont inévitables,
reconnaît le même chef de cabinet. Lorsqu'il s'agit de supprimer
un chancre tel que Tour et Taxis, bien sûr que l'on négocie
avec Robelco. Cela fait partie du jeu. Mais, via les charges d'urbanisme,
on peut aussi obtenir des compensations en logement pour des mètres
carrés de bureaux.
Il n'empêche
que la commune se trouve parfois fort dépourvue pour contraindre
le privé à participer à son projet de ville. Dans
le cadre du plan de mobilité, nous aimerions que les parkings publics,
détenus à 80 % par le groupe Interparking, élargissent
leurs horaires d'ouverture et descendent leurs prix, aujourd'hui prohibitifs.
Comment faire pression sur un groupe qui a quasi le monopole du marché
? s'interroge cet échevin.
Un dilemme qu'affronte
même la puissante Bruxelles
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05-01-2004
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