Si la communication entre le Congo et la Belgique traverse une passe difficile, Bruxelles et Kinshasa, elles, continuent à travailler ensemble. Le protocole de collaboration 2005 vient d'être ratifié. Les deux capitales confirment ainsi leur volonté de coopérer dans les deux matières très différentes : l'état civil et la propreté publique.
La collaboration en matière de propreté n'est pas nouvelle. Au début de 2004 déjà, Bruxelles-Ville avait fait don de cinq camions de Bruxelles-Propreté (« Le Soir » du 8/03/ 04). Mais l'initiative ne satisfait pas complètement Bruno De Lille, échevin bruxellois de la coopération : Ces camions poubelles sont inopérants, car il n'y a pas de poubelles ! Les camions font la tournée des hôtels et des quartiers riches, puis déversent leurs déchets dans une décharge illégale ! La future collaboration visera donc à la mise en place d'un service de nettoyage couvrant toute l'agglomération, ainsi qu'au triage et au stockage des déchets.
Deuxième domaine de collaboration : l'état civil. Le choix d'une telle matière peut paraître incongru, si l'on pense aux autres problèmes dont souffre Kinshasa. Bruno De Lille insiste sur l'importance d'une vision à long terme : Construire des écoles ou des hôpitaux ne sert à rien s'il n'y a pas une administration pour soutenir ces structures. Or l'administration kinoise est dans un état déplorable.
Concrètement, l'accord prévoit un échange de fonctionnaires bruxellois et kinois afin d'assurer la formation de ces derniers. Bruno De Lille explique que le but n'est pas d'imposer nos modèles belges : Les projets que nous menons sont des découverte s communes, adaptés aux réalités kinoise s. La coopération porte surtout sur les déclarations de naissances, encore trop rares à Kinshasa. Un enfant qui n'est pas déclaré n'existe pas. Et donc, on ne peut par exemple pas prouver légalement qu'il n'a pas l'âge d'être enrôlé dans une armée. Un exemple qui démontre bien que la paperasserie, ce n'est pas inutile...
27-11-2004
bron: Le Soir
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